Mem, de quelle manière es-tu tombé dans la marmite du Blues ?
Je suis né à la Nouvelle-Orléans où j’ai commencé la pratique de la musique alors que j’étais à l’école.

Mon premier instrument a été la clarinette. J’en ai débuté l’apprentissage à l’âge de 4 ans et j’en ai joué jusqu’à mes 12 ans. C’est vers l’âge de 10 ans que j’ai commencé à m’intéresser à la guitare et à en pratiquer.

Justement, pourquoi t’es-tu orienté vers la guitare à ce moment là ?
Parce que j’avais vu BB King à la télévision !  Nous avions aussi beaucoup de disques de lui à la maison et j’adorais son son !

En dehors de BB King quels sont les premiers musiciens qui ont eu une influence sur toi ?
En ce qui concerne la guitare, il est vraiment le premier…
Sinon, bien plus tard, j’ai commencé à écouter d’autres artistes.

Dans le domaine du Jazz, par exemple, je peux citer George Benson. Dans le Blues, Albert Collins, Albert King et d’autres ont eu une grande importance pour moi.

A quand remontent tes débuts professionnels ?
J’étais chauffeur de Taxi pendant très longtemps. De ce fait ma carrière professionnelle remonte à environ 20 ans maintenant.

Le fait d’avoir été chauffeur de taxi t’a-t-il aidé, par la suite, à trouver de l’inspiration pour les histoires évoquées dans tes chansons ?
Oui cela m’a beaucoup aidé car ça m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes différentes. Dans ces circonstances tu apprends beaucoup de choses sur la personnalité des gens. ..

Puisque que tu es un songwriter, peux-tu me dire quels sont tes sujets de prédilection ?
Ce sont des sujets sur la vraie vie, celle de tous les jours. L’inspiration peut venir alors que je suis sur la route au volant de ma voiture ou que je suis tranquillement chez moi à regarder les informations à la télévision.
J’évoque, très souvent, des sujets tirés de la réalité.

Que représente l’Europe pour toi ?
Je suis venu en Europe 7 fois et le fait de travailler ici et très différent que de travailler en Amérique. La plupart des pays que je traverse ont leur propre histoire et j’aime beaucoup chercher à en savoir plus sur ces pays au fur et à mesure de mes déplacements. Connaître, par exemple, les endroits qui ont pu être très touchés par des guerres etc…

Connais-tu beaucoup d’artistes européens, et plus particulièrement français, dans le milieu du Blues ?
Non pas du tout…
Par contre le groupe avec lequel je tourne actuellement est originaire de Hongrie (il s‘agit du groupe de Budapest T.Rogers composé de Béla Barath, Ferenc Kovacs, Tom Quilliam, Pal Sturmann, Zsolt Szatai et Vince Széll), dont un des membres vient d’Angleterre.

C’est la première fois que tu à l’occasion de te produire avec des accompagnateurs européens, cela demande-t-il un gros effort d’adaptation de ta part ?
Ce n’est pas si difficile que ça…
C’est compliqué pour eux car ils doivent, en amont, apprendre ma musique en peu de temps. Il ne font pas exactement la même musique que celle que je pratique habituellement mais tous réalisent un travail remarquable.

De combien d’album ta discographie est-elle composée ?
J’en suis à 6 albums…

La Louisiane est-elle restée un paradis pour le Blues ?
Il est devenu difficile de jouer partout maintenant…
D’autant plus que les déplacements entre deux concerts sont de plus en plus longs et que, de surcroît, l’augmentation du carburant est devenu un gros problème.

L’essence est devenue extrêmement chère en Europe et à aussi tendance à  augmenter aux USA. Si vous ne faites pas attention, vous risquez de passer tout votre cachet en carburant (rires).

Quelles sont les différences les plus flagrantes, pour toi, entre les scènes européennes et américaines ?
Il est connu qu’en Europe le public est beaucoup plus attentif. Son approche de la musique est différente, plus classique. Les gens ici savent apprécier les choses…

Aux USA c’est très différent…
Les gens viennent vous voir mais davantage pour passer une soirée. A la rigueur que le groupe soit bon ou pas n’a pas d’importance (rires). Ils passent leur temps à boire des bières et à parler…

Quels sont tes guitaristes préférés dans la nouvelle génération ?
Je suis un grand fan de Robert Cray, je l’ai aimé dès la première fois que je l’ai entendu. Je n’ai pas vraiment de préférence parmi les gens plus jeunes. Comme je suis très occupé, je n’ai pas vraiment le temps de les découvrir.

Quels sont tes projets ?
J’aimerais prendre un peu de temps. Le temps de me poser et de rester un peu avec mes proches.

Veux-tu ajouter une conclusion ?
Je suis très heureux d’être là et merci pour l’interview !

Remerciements : Ray Bodenstein (BlueBridge), le groupe T.Rogers et Mem Shannon pour m’avoir accordé cet entretien alors qu’il était particulièrement fatigué après un long voyage en voiture.

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